trop fragile, trop gentille, trop mûre malgré son âge
sort de sa bulle, affronter le regard des autres.
Celui qui complimente, celui qui charrie
Celui qui se moque, celui qui tue.
Celui qui tue.
Cachée derrière ses vêtements, malgré la chaleur
elle n’arrive pas à trouver confiance face à tous ces regards.
Celui qui complimente, la fait rougir
celui qui charrie, la déstabilise
celui qui se moque, la blesse
celui qui tue, la laisse sans voix.
Le pas tremblant, elle avance péniblement
dans la rue bondée de pseudos juges.
Cette fille là-bas, qui rie à gorge déployées,
Pourrait-elle être une copine, mieux encore une amie ?
Et ce beau garçon assis sur les marches, pourrait-il être charmé par elle ?
Elle, qui se décrit comme inintéressante, stupide, idiote, moche
Et qui bafouille dés qu’on tente de lui parler.
C’en est trop pour aujourd’hui,
Elle rentre pour s’échapper du regard des autres.
Celui qui complimente, celui qui charrie
Celui qui se moque, celui qui tue.
Celui qui tue.
Maintenant adulte,
Ça fait des lustres qu’elle n’a pas vu la lumière du jour.
Le réel étant trop dur, elle s’est ouverte au monde par le virtuel.
Ce virtuel où le regard des autres n’existe plus
Est un monde qui la rassure.
Au milieu de ses contacts réguliers, l’un d’entre eux sort du lot.
Il l’écoute, il l’a comprend.
Avec lui elle se sent bien.
Parfois même, elle brise légèrement sa carapace et se confie.
Le temps a passé, il doit venir la voir.
Elle a accepté mais elle a peur.
Elle a peur du regard de l’autre
Celui qui complimente, celui qui charrie
Celui qui se moque, celui qui tue.
Celui qui tue.
Le séjour est terminé, elle est en pleur.
Elle pleure de joie, il lui a fait connaître d’autres regards
Celui qui complimente, celui qui rassure
Celui qui taquine, celui qui aime
Celui qui aime.